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Verbois 2018: pas de record, mais le meilleur temps à Gilardi sur une 750!

Le meilleur temps de la 62ème édition de la célèbre course de côte genevoise a été établi dimanche. Et pas sur la machine qui avait le plus de chevaux. Côté ambiance, le public n’a pas boudé la fête, le soleil (même avec quelques nuages) non plus.

Cette année encore, il n’a pas plus lors de la course de côte genevoise de Verbois. Et Verbois 2018, la 62ème édition de cet événement incontournable au bout du lac, fut un succès selon les organisateurs, le comité bénévole mis en place par le Norton Sport Club (vous pouvez aussi lire notre compte-rendu de l’édition 2017).

Ni samedi, ni dimanche, le record établi en 2015 par le pilote genevois Bryan Leu, soit une montée en 44:45 à bord d’une Yamaha R1, n’a pu être battu. Pas même par Bryan Leu lui-même, qui a pourtant tout donné samedi.

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3.2.1…gooo. l’adrénaline monte, le coeur bas de plus en plus vite, le souffle s’accélère. Le feu est au vert la respiration se coupe. C’est le départ.

On rappelle que la montée de Verbois, qui se tient chaque année en fin de saison sur le territoire de la commune genevoise de Russin, a pour théâtre la route qui monte du bas du barrage de Verbois jusque tout en haut, six virages plus tard. C’est une course de club, et en tant que telle elle est ouverte aux membres du club (qui ne sont pas tous genevois), et, le dimanche, aux invités.

Quant au Norton Sport Club (on dit aussi le Norton), il organise bien d’autres événements (des sorties sur circuit, notamment). Il soutient ainsi des pilotes, dans différentes disciplines.

Mais revenons à Verbois 2018. Le format des courses n’a pas changé: par catégorie le samedi, tous mêlés le dimanche. Avec la montée des enfants le premier jour et les motos anciennes le lendemain. Par contre, l’accès au paddock en bas du barrage était cette année interdit au grand public, pour des raisons indépendantes de la volonté des organisateurs. Le site, qui appartient aux Services industriels genevois, a en effet été classé comme installation à risque (terroriste, pour être clair)… et donc plus du tout accessible à tout un chacun.

Cela n’a pas empêché le comité bénévole de faire venir toute une série de stands, qui ont pu prendre plus d’espace sur la route du barrage. En haut, donc. Et le public ne semble pas s’être laissé intimider et est venu en nombre.

Nous avons eu le plaisir de faire la connaissance samedi d’un membre de longue date du club, qui ne manquerait pour rien au monde la course de Verbois. « Je suis venu toutes les années à quelques rares exceptions, depuis que j’ai découvert cette course, raconte Yves Briffaz. C’était au début des années 1970′. Je me suis inscrit pour la course dès la deuxième année. A cette époque, on ne courait que le dimanche matin, pas plus tard qu’une certaine heure, il fallait redonner la route, qui n’était d’ailleurs pas dans l’état que nous connaissons aujourd’hui. Il y avait plein de bosses et d’irrégularités. Et puis au fil du temps, j’ai laissé tomber la course, et je viens ici chaque année pour revoir des copains, pour l’ambiance. »

A 68 ans, il lui semble que les pilotes qui participent à Verbois sont aujourd’hui plus des experts que lorsque le jeune Yves Briffaz tentait de réaliser son meilleur temps sur les six virages de Verbois. Il ne voit pas de gros problème à ce que le paddock ne soit plus accessible, « même si c’est vrai, c’était plus sympa ». Cela ne l’empêchera en tout cas pas de revenir en 2019, « je reviendrai tant que je serai vivant et que la course aura lieu », conclut-il avec un large sourire.

Une 750 devant les 1000!

Pour ce qui est des temps, on l’a dit, le record de Bryan Leu n’a pas été égalé, ni battu cette année. Mais on n’est pas passé loin. Ainsi Marc Gilardi, sur une Kawasaki ZX-R7 (numéro 93), donc une sportive d’ancienne génération, a réussi dimanche un remarquable 44:77! cela le place au scratch devant Bryan Leu (numéro 219), qui a signé la veille un très bon 44:87, et, en troisième position, Bernard Bally (160), le vainqueur de 2017, avec un non moins respectable 45:10 au guidon de sa Honda CBR 1000 RR Fireblade.

Ca, c’est pour le trio de tête sur l’ensemble du week-end. Mais il faut être juste et mesurer ce qui est plus ou moins mesurable, soit par catégorie de cylindrées. Ainsi le plus véloce en moins de 100 cm3 fut Xavier Clivaz, samedi, sur un scooter Yamaha Jog: 49:19, et Stéphane Monaya dimanche, sur une F12 de 90 cm3 avec un très bon 48:78.

Toujours en montant en cylindrée, en 750 cm3 ou moins, derrière Marc Gilardi, on a l’expérimenté Benoît Petter (numéro 60) sur sa Triumph Daytona 675. Il décroche un 45:86 qui le place au cinquième rang scratch le dimanche, et un remarquable 45:49 samedi, qui lui assure la deuxième place de sa catégorie, devant un certain Uwe Rademacher (Yamaha R6, 47:10). Ce dernier courait aussi en plus de 750 cm3 sur une Yamaha R1.

Dans la catégorie la plus haute, plus de 750 cm3, on avait un peu de tout, dont le traditionnel Sportster Harley-Davidson 1200 numéro 138 piloté par Manuel Garcia, qui ne pouvait pas vraiment prétendre à la victoire au vu des caractéristiques de son moteur et de son châssis. Mais on admire tout de même le style et la maîtrise du pilote, qui extirpe un bon temps (57:29, dimanche) de son engin.

Une Yamaha Niken à trois roues inclinables

Le concessionnaire Yamaha genevois Badan Motos avait même engagé une Niken, la célèbre moto à trois roues de Yamaha (lire à ce propos notre test). Elle frottait ses tétines de cale-pieds à de nombreux endroits, mais tenait la piste – pardon, la route. Pour la curiosité, son pilote Urs Frischknecht a signé un temps de 53:33 samedi.

 

Le trio le plus performant dans cette catégorie fut cependant Bryan Leu (voir ci-dessus), qui devançait Bernard Bally (idem), et, en troisième position, Greg Monaya sur son Aprilia RSV 4, avec 45:74 samedi et 45:41 dimanche.

La meilleure parmi les pilotes féminines fut Julie Benard, dossard 92, sur sa Honda CBR 600 RR, qui signe un 51:58 dimanche, contre 51:59 samedi. Elle est huitième de sa catégorie, si l’on ne considère pas le genre.

 

Et chez les side…

Deux catégories en lice, comme chaque année, les courts et les longs, sans distinction de cylindrée. Les seconds étant logiquement les plus rapides. Pour Verbois 2018, c’est le tandem Patrick Mulheim-Marc Roessinger, sur un LCR Yamaha R1, qui s’est montré le plus véloce: 47:44 réalisé samedi.

Ils devancent la paire pascal Gassmann-Olivier Chabloz, qui était à bord d’un attelage Windle F2 (600 cm3) de plus petite cylindrée, mais réussit tout de même un excellent 47:76.

Photos: Christian Bonzon, JDU, Claude Bovey, Yannick Collazzi